→ CINÉMA

ROMA

Un film à voir sur grand écran

DEPUIS LE 6 DÉCEMBRE 2018

• RIFFRAFF



Neugasse 57-63
8005 Zürich
+41 (0)44 444 22 20
www.riffraff.ch

roma

Un film d'Alfonso Cuarón
avec Yalitza Aparicio, Marina de Tavira, Diego Cortina Autrey

Mexique, 2018, 135'

 

 


CE QU'ON EN PENSE:
Il y a des films qu'il faudrait absolument voir sur grand écran. Roma est de ceux-là. Et à Zurich, nous avons la chance que le Riffraff propose ce film-Netflix. Car les images et leur composition sont d'une beauté incroyable et d'une force implacable. Ainsi, on a le souffle coupé lorsque Cleo, la muchacha, court dans les vagues, sans savoir nager, pour sauver l'une des enfants confiés à sa garde. Plus tôt, on suit le pare-choc de la voiture en gros plan dans l'étroit garage de la maison familiale. Ce n'est qu'à la fin des manœuvres que le conducteur de la grosse voiture américaine apparaît, ce père absent, qui fuit et menace de détruire l'équilibre domestique. Bref le suspens est dans le quotidien, mais il est bien là.

Il paraît qu'il y a beaucoup du vécu du réalisateur dans ce récit d'une enfance fragilisée par la désertion du père. S'il est avant tout question  de l'univers familial avec ses douceurs et son chaos, la ville de Mexico est aussi présente, on suit les événements politiques de 1971 également avec les manifestations étudiantes violemment réprimées.

Le personnage de Cleo, central, montre la dure vie d'une partie de la population et l'existence de deux mondes qui se côtoient. Bien sûr, Cleo fait un peu partie de la famille, bien sûr elle adore les enfants et les enfants l'adorent. Mais elle reste la muchacha, celle qui partage sa chambre dans la cour avec la cuisinière, et qui porte les valises quand on part en vacances.
De façon générale, les femmes ont la part belle: c'est sur leurs épaules que tout repose, car les pères se dérobent. 

Sur ce film plane un parfum nostalgique qui ressuscite notre propre enfance avec ses blessures, ses jeux et ses folies, encore amplifiées par le souvenir.