→ ART/MUSÉES

ARCHÉOLOGIE SUISSE

archeologie 3 280L’un des premiers outils de l’être humain est le biface... Ici un biface en silex. Datant de 130000 av. J.-C. Schlieren. Canton de Zurich.©Musée national suisse

ARCHEOLOGIE 1 280

Croissant de lune ou corne de taureau?
«Croissant». Terre cuite. vers 900 av. J.-C. Zurich-Alpenquai. Canton de Zurich. ©Musée national suisse

archeologie 2 280Une petite pomme sauvage séchée de 6000 ans?
Vers 3800 av. J.-C. Egolzwil, Canton de Lucerne. ©Musée national suisse


NOUVELLE EXPOSITION PERMANENTE AU MUSÉE NATIONAL

Texte: Laurence Hainault Aggeler


MUSÉE NATIONAL
Museumstrasse 2
CH-8001 Zürich
www.nationalmuseum.ch

Exposition permanente

Consultez le site du Musée national de Zurich pour toutes les visites en français : ici

→ PRINT


Il existe des lieux où l’on a tout de suite envie de se recueillir, tant l’atmosphère y est douce et sereine. Tel est le cas des deux belles salles réservées aux trésors inestimables de la collection archéologique suisse du Musée national de Zurich, exposée dans le nouveau bâtiment et mise en valeur par une scénographie impressionnante.  

Constituée dès le 19ème siècle, cette collection exceptionnelle permet de parcourir les millénaires, de 100 000 ans av. J.-C. à 800 apr. J.-C., soit du Paléolithique au Haut Moyen Âge. 1400 pièces, toutes  découvertes sur le territoire suisse, guident le visiteur à travers les étapes clés du début de l’histoire de l’humanité.

UNE ÉTERNITÉ ARTISTIQUE
Tout commence avec ces vestiges retrouvés au fond des glaciers, ces outils et ces armes minutieusement façonnés. Comment un objet peut-il traverser tant de siècles? Sans doute pour venir témoigner de l’habileté créative, du courage pour la survie, de la volonté de progresser. Un long voyage dans le temps, qui montre à l’homme du 21ème siècle ce que le début de notre évolution a impliqué de labeur, de souffrance, de miracle parfois.  
Observons ce fragment d’un panier fossilisé, conçu 10 siècles avant notre ère: il inscrit dans la pierre une vannerie étonnamment régulière. On le dirait sorti tout droit de nos ateliers. Plus loin, le casque d’un noble Franc, les verreries translucides et les mosaïques multicolores des Romains sans oublier l’orfèvrerie antique ciselée à la perfection et les objets tirés du quotidien des Alamans: tout nous rappelle les créations contemporaines. De hautes vitrines agrémentées de panneaux à glissières aux verres grossissants et lumineux permettent de remarquer les détails et les nuances des  joyaux, les incrustations décoratives des poteries. La proximité spatiale nous paraît temporelle tant il semble incroyable que ces productions soient si anciennes. L’émotion devient indicible lorsque l’on vérifie les dates sur les bornes interactives de recherche. Y aurait-il une éternité artisanale et artistique qui transcenderait la notion même de progrès?

SUR LES TRACES DE NOS ANCÊTRES
Au milieu de la plus grande salle,  exposées en vedette à la place qu’elles méritent sans conteste, figurent des offrandes éblouissantes: une coupe en or massif, datant de l’âge du Bronze, la plus lourde jamais retrouvée en Europe occidentale, des bracelets et des colliers scintillants. Ces trésors furent déposés par des agriculteurs dans les anfractuosités rocheuses de la vallée du Saint Gotthard, entre 1100 et 390 avant J.C. Abandon du matériel en hommage au spirituel.

Une collection archéologique ne rassemble donc pas que des pierres grises et froides. Elle nous plonge dans un univers précieux et brillant. Ce périple extraordinaire sur les traces de nos ancêtres permet de mieux comprendre la vie des premières sociétés et leur vision du monde. En outre, contempler les œuvres de nos prédécesseurs emplit d’un sentiment d’admiration et de fierté à la fois.
Il est vraiment beau d’appartenir au genre humain! (14/01/2017)