→ CINÉMA

JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES

Découvrir «la justice restaurative» grâce à une pléiade de bons acteurs

A PARTIR DU 5 OCTOBRE 2023

• SUR LES ÉCRANS DE SUISSE ALÉMANIQUE



Au Lunchkino à 12h15 au Paris du 28 septembre au 1er octobre: Puis au Arthouse Movie 1: https://www.arthouse.ch/aktuell/filme/1967/je-verrai-toujours-vos-visages/

Puis sur les écrans suisses-allemands à partir du 5 octobre 2023.

Un film de Jeanne Henry (Pupille), France, 2023, 118'

Avec: Adèle Exarchopoulos, Dali Benssalah, Leïla Bekhti, Gilles Lellouche, Elodie Bouchez, Suliane Brahim, Jean-Pierre Darroussin, Miou-Miou, Raphaël Quenard


vintageUne forme de justice alternative03 je verrai toujours vos visagesAccompagnement personnalisé. Adèle Exarchopoulos dans le rôle de Chloé Delarme est très claire dans ses exigences. Mais son frère Benjamin (Raphaël Quenard) est-il capable de les comprendre?
image manager nothing 06 je verrai toujours vos visages 640
Fantastiques Dali Benssahla et Suliane Brahim sur le chemin de la compréhension et de la restauration. Se mettre dans la peau de l'autre, la victime. Et ne plus se considérer uniquement comme la victime d'un système.
Photos: Frenetic.

 

 


LE SUJET:
Depuis 2014, en France, la Justice Restaurative propose à des personnes victimes et auteurs d’infraction de dialoguer dans des dispositifs sécurisés, encadrés par des professionnels et des bénévoles comme Judith, Fanny ou Michel. Nassim, Issa, et Thomas, condamnés pour vols avec violence, Grégoire, Nawelle et Sabine, victimes de homejacking, de braquages et de vol à l'arraché, mais aussi Chloé, victime de viols incestueux, s’engagent tous dans des mesures de Justice Restaurative. Sur leur parcours, il y a de la colère et de l’espoir, des silences et des mots, des alliances et des déchirements, des prises de conscience et de la confiance retrouvée… Et au bout du chemin, parfois, la réparation. (Frenetic)

CE QU'ON EN PENSE:
Mise en place par Christiane Taubira, ce système de dialogue qui permet à des victimes de rencontrer des condamnés a un double objectif: soulager les séquelles psychologiques des victimes, rétablir le lien social et éviter la récidive. Seules les personnes volontaires y participent. Rien ne se fait sous la contrainte. Et il n'y a pas de remise de peine à la clef. L'idée est que l'écoute réciproque peut débloquer des souffrances et des mécanismes qui risquent de se répéter.
Dans le film, ceci se fait après une longue préparation et en cinq séances, en prison. Il n'y a que quelques retours en arrière. Mais dans l'ensemble, tout se fait par la parole et la rencontre, y compris pour ce qui est des médiations individuelles, la tentative de rapprochement d'une sœur et de son frère après que celui-ci ait purgé sa peine pour viol.
Le processus est long et peut être difficile. La réalisatrice filme les visages, les silences, les colères avec une grande intelligence. Les dialogues et aussi les monologues sonnent justes.

Porté par des comédiennes et comédiens bien dirigés, le film montre l'impact positif de ces moments de parole et d'écoute. Le sujet est passionnant et bien traité. C'est pédagogique, et c'est aussi très émouvant. Personnellement, j'ai beaucoup appris. (SCZ)

NDLR: en Suisse, la médiation pénale existe pour les mineur·es depuis 2011 au niveau fédéral. Mais il n'existe pas d'autre loi au niveau fédéral, et les pratiques semblent très diverses selon les cantons.

Publié le 25 septembre 2023.