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ÉDOUARD LOUIS ET
DIDIER ÉRIBON

Combats et métamorphoses d'une femme

MARDI 13 AVRIL 2021 À 16H15

• ETHZ / EN LIGNE



Chaire de littérature et de culture française
https://francais.ethz.ch/veranstaltungen.html

Mardi 13 avril 2021 à 16h15

Sur Zoom: Lien
https://ethz.zoom.us/j/94184230338

En coopération avec l’Institut des langues
et littératures romanes de l’Université de Zurich (Prof. Dr. Ursula Bähler)


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Evénement public en ligne

Édouard Louis en conversation avec
Didier Eribon, professeur invité de la Chaire de littérature et culture française ce semestre.

Édouard Louis est écrivain. Dans le cours «Les mondes de la littérature» de Didier Eribon, il présentera son nouveau livre, qui raconte l'histoire de sa mère. Une femme qui
s'est révoltée contre une vie dans la pauvreté et la nécessité, à l'écart de tout, écrasée et parfois même humiliée par la violence masculine.

Suivez la conversation sur Zoom.
Mardi 13 avril 2021 à 16h15

Combats et metamorphoses d une femme

ZH - Publié le 31 mars 2021
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TOUJOURS LE MÊME SILLON
Edouard Louis continue de creuser son sillon, toujours le même, avec à chaque fois un angle un peu différent, qui révèle une nouvelle couche de sédiments.
 
Le livre est bref, car le propos est direct: la pauvreté écrase et rend silencieux. Elle est politique. Il faut redonner langue à ceux qui souffrent pour qu'ils aient la possibilité de nommer, mais aussi d'entreprendre un chemin vers la liberté. Ce livre met en mots le chemin d'une femme vers sa libération. Sa mère.

RAPPROCHEMENT
A la violence des rapports fils-mère de l'enfance et de l'adolescence, vient s'ajouter dans ce livre la  tendresse et un rapprochement qu'on n'avait pas lus dans les ouvrages précédents. Alors si l'auteur dit souvent en entretien détester la littérature et considérer ses ouvrages comme un espace de vengeance, dans celui-là, c'est surtout une certaine admiration du jeune adulte pour sa mère, en passe de devenir une femme libre, émancipée, qui en émane. Elle est parvenue à se libérer de la double domination masculine qui l'opprimait, celle du père mais finalement aussi celle du fils. Elle a réussi à quitter le lieu de son malheur et de sa grande misère.

TOUT CHANGE pour cette femme, pas encore vieille, mais qui semblait déjà usée. Le travail devient dans un premier temps (brièvement) un instrument de libération. Mais ce qui est décisif, c'est surtout le déménagement de la campagne à la grande ville. Peu à peu, sa mère utilise d'autres mots. Après la passivité vient la  débrouillardise et finalement c'est même la FIERTÉ qui entre dans sa vie et dans son vocabulaire et devient centrale. Et par là-même, la tendresse, le goût des livres ou du petit café pris en terrasse.

LE TEMPS (RE)TROUVÉ
Le plus important sans doute, cette nouvelle vie permet une nouvelle appréciation, voire même une réappropriation du temps, avec relecture du passé et projets d'avenir.

La boucle est bouclée. L'auteur en début de livre s'interroge sur cette photo de sa mère en trés jeune femme séduisante et qui semble pleine de rêves qu'il ne connaissait pas. A la fin du livre, cette femme existe.  

SCZ - 12/04/2021