→ CINÉMA
JULIETTE AU PRINTEMPS
Des portraits bien dessinés
A PARTIR DU185 JUILLET 2024 - AU LUNCHKINO DU 11 AU 17 JUILLET!
• EN SALLES EN SUISSE ALÉMANIQUE
Un film de Blandine Lenoir (F, 2024,1h37)
Avec: Izïa Higelin, Jean-Pierre Darroussin, Sophie Guillemin entre autres.
Et aussi des animaux: Norbert le caneton qui apparaît comme une petite bouée au bon moment, le chat de Marilou qui ne sait pas atterir en douceur et tous les autres!
Nous avons quelques billets à offrir aux ami.es d'Aux Arts etc. :
D'après le roman graphique de Camille Jourdy, «Juliette. Les fantômes reviennent au printemps», Actes Sud, 2016.
Le livre existe en allemand: Il est édité chez Reprodukt: «Juliette. Gespester kehren in Frühling zurück»
Camille Jourdy sur son travail de dessinatrice: ici
L'HISTOIRE
Juliette, 35 ans, illustratrice de livres pour enfants, retourne dans le village où elle a grandi pour passer quinze jours avec ses proches: un père un peu lunaire, une sœur qui a d’autres chats à fouetter entre ses gosses, son boulot, son mari et son amant, une mère aux abonnés absents et une grand-mère qui perd la tête. Souvenirs enfouis, non-dits et secrets de famille remontent à la surface (Cineworx).
Après «Aurore» et «Annie Colère», Blandine Lenoir revient avec son nouveau film «Juliette au printemps». Une comédie qui met en avant les relations familiales, la recherche d’un sens à donner à sa vie et les petits riens qui font notre quotidien.
CE QU'ON EN PENSE
DESSIN
Juliette dessine tout le temps mais parle finalement peu. C'est avec son crayon qu'elle exprime ce qu'elle ressent et ce qui la taraude. C'est aussi prétexte à aborder l'autre autrement. La camera montre la genèse de tous ces instantanés reconstitués.
UNE DOULEUR EN HÉRITAGE
Juliette semble errer dans la vie, enfermée dans une sorte de «dimension tragique» incompréhensible. Pour soigner sa perte d'énergie, «ses impatiences» ou ce que sa sœur appelle «ses petites angoisses», elle vient passer quelque temps chez son père, à la campagne.
Au contact de tous les siens, sa sœur qui s'ennuie dans son couple et énerve tout le monde, son père fantaisiste et tendre, sa grand-mère avec laquelle elle entretient une relation très intense, elle semble tâtonner mais aussi lentement reprendre goût à la vie, les sens en éveil. Peut-être est-elle sans le savoir à la recherche d'un événement de son enfance dont elle a tout oublié? Cette famille somme toute assez banale, a en effet elle aussi, sa part de non-dit et ses fantômes cachés dans le placard. La réalisatrice montre la douleur diffuse que l'on reçoit parfois en héritage et qui ne peut s'effacer que si elle est nommée, reconnue, acceptée.
UNE BELLE ÉQUIPE DE COMÉDIEN.NES
La musique est signée Bertrand Belin, elle permet des respirations dans un film qui fait la part belle aux dialogues, mais laisse aussi de la place aux bruits de la nuit, au silence, aux souvenirs sonores de l'enfance.
Dans cette comédie qui fait rire mais aussi un peu pleurer, Blandine Lenoir brosse avec douceur et humour des personnages un peu cabossés, parfois éreintés, mais aux traits bien dessinés. Les comédiennes et comédiens sont magnifiques (Izia Higelin dans le rôle de Juliette), courageuses (Sophie Guillemin qui interprète la sœur coiffeuse, Marilou, celle qui est forte) et touchants de justesse (Jean-Pierre Darroussin en père tendre et souvent loufoque). SCZ
Publié le 17 juin 2024. Complété le 8 juillet.