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NÉS DE LA MISÈRE
Une exposition sur le travail des enfants en Suisse
DU 19 DÉCEMBRE 2025 AU 20 AVRIL 2026
• LANDESMUSEUM
Landesmuseum/ Musée national
Museumsstrasse 2
8001 Zurich
www.landesmuseum.ch/nes-de-la-misere
Image (détail): Aller chercher de l’eau à la source, Unteriberg Schwytz, 1947 © Theo Frey / Fotostiftung Schweiz
L'EXPLOITATION DES ENFANTS
En Suisse, le travail des enfants faisait déjà partie intégrante du quotidien avant l’ère industrielle. Lorsque les revenus des parents ne suffisaient pas, garçons et filles devaient contribuer à la subsistance de la famille, en aidant aux tâches ménagères, à la ferme ou dans le cadre du travail à domicile. Si cela leur donnait la possibilité de participer, leur exploitation ne fit que croître à partir de la révolution industrielle : des enfants âgé·es parfois d’à peine six ans besognaient alors dans des conditions dangereuses (souvent jusqu’à 16 heures par jour) dans d’étouffantes usines textiles, dans des ateliers de bobinage et de tissage, dans des soieries ou encore dans les imprimeries sur étoffes du canton de Glaris.
LA LOI DE 1877
Il fallut attendre la loi sur les fabriques de 1877 pour que le travail des enfants de moins de 14 ans soit interdit et que la journée ordinaire soit limitée à onze heures.
QUELLE CONCEPTION DE L'ENFANCE?
L’exposition montre comment les enfants devaient travailler dans les champs, à la maison ou dans des institutions, comment la perception de leur mise à contribution a évolué au sein de la société et elle rend hommage à celles et ceux qui se sont engagé·es en faveur de leur instruction et de leur protection.
L’introduction de l’école obligatoire en 1874 constitua une étape majeure vers une nouvelle conception de l’enfance, non plus liée à la précarité économique, mais axée sur l’éducation et le développement. Pourtant, le chemin fut long: jusqu’au XXe siècle, les enfants issu·es de familles pauvres devaient encore travailler dans les foyers de tiers – comme ramoneurs en Italie ou comme « enfants de Souabe » dans le sud de l’Allemagne – ou faisaient l’objet de placements extrafamiliaux sur décision des autorités. (source : Musée national)
L’exposition se termine par un regard sur le présent. Des millions d’enfants travaillent encore dans le monde entier, dans des mines, des plantations de cacao ou des usines textiles. C’est une réalité en Suisse aussi sous certaines formes, lorsque des jeunes issu·es de milieux défavorisés doivent contribuer aux revenus familiaux ou remettre à leurs parents l’intégralité de leur salaire d’apprenti·es. La statue de la Justice vêtue d’une cape de Superman rappelle la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, ratifiée par la Suisse en 1997, qui garantit à chaque enfant le droit à la protection, à l’éducation et à la participation. L’exposition invite donc à la réflexion sur la pauvreté, la responsabilité et la valeur de l’enfance. Hier comme aujourd’hui.
Publié le 17 décembre 2025
