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AMIN

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amin4Synospis:
«Amin kam vor neun Jahren aus dem Senegal nach Frankreich, um zu arbeiten. Von seiner Frau Aïcha und den drei Kindern getrennt, besteht sein Leben aus harter Arbeit auf Baustellen. Überstunden gehören zum Alltag und ausserhalb des Wohnheims kennt er kaum jemanden. Amin leidet darunter, dass er seine Familie bloss ein- bis zweimal im Jahr kurz sieht. Doch zurück in die Heimat kann er bis auf weiteres nicht, denn seine Angehörigen leben von dem Geld, das er ihnen zusendet. Sein Leben wird weitgehend von dieser Pflicht bestimmt, bis er Gabrielle (Emmanuelle Devos) kennen lernt. Trotz Amins anfänglicher Zurückhaltung beginnen sich die beiden allmählich anzunähern.»

IL EST SEUL. ELLE EST SEULE...

Texte: Laurence Hainault Aggeler


Un film de Philippe Faucon, France, 2018, 92'

Avec Moustapha Mbengue, Emmanuelle Devos, Noureddine Benallouche


A partir du 11 avril 2019 sur les écrans de Suisse alémanique


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QUITTER CEUX QU'ON AIME POUR LES RENDRE HEUREUX
Amin (Moustapha Mbenge) est grand, beau et généreux. Il parle peu, mais toujours à propos, respecte Aïcha, une épouse qui sait conjuguer sens du devoir et joie de vivre. L’affection de ses enfants, la gentillesse des voisins, le village écrasé de soleil au milieu des couleurs flamboyantes du marché, tout est parfait. Pas vraiment. Car Amin vit au Sénégal où le travail manque; la misère guette les familles. Alors il faut quitter ceux qu’on aime pour les rendre heureux. L’évidence de cette équation paradoxale saute aux yeux du jeune homme.

UN TRAVAIL À FLUX TENDU
Amin obtient les permis nécessaires et se retrouve coincé dès l’aube dans une navette bondée, en route vers les chantiers de la banlieue parisienne; un ouvrier étranger parmi tant d’autres. Avec détermination, il assume le quotidien éreintant, le travail à flux tendu, quitte à déborder sur la nuit. Ses rêves en forme de cartes postales restent accrochés sur les murs de la chambre exiguë du foyer des immigrés. Comme son collègue algérien Abdelaziz (Nourredine Benallouche), le trop gentil, exploité, sacrifié, à peine regretté. Malgré la dureté de ce choix, l’existence reprend un genre d’équilibre.

L’HOMME PROVIDENTIEL
En Afrique, pendant les vacances, Amin est l’homme providentiel, un héros modèle qui a réussi à traverser la mer. Même si la joie des retrouvailles semble un peu trop liée à la valeur des cadeaux. Pourtant Aïcha, se sent abandonnée et redoute la longueur des séparations: leur relation, l’équilibre d’Amin, leur bonheur vont-ils en pâtir?

DEUX ÊTRES EN MAL DE TENDRESSE
Le temps lui donnera raison. En France, Amin va découvrir Gabrielle (Emmanuelle Devos), une mère au bout du rouleau après une séparation délicate. Elle luttera à ses côtés contre le racisme ordinaire. Il la soutiendra face à la mesquinerie de son ex-mari. Sensibilité sans effusion, évidence de tous les instants entre deux êtres en mal de tendresse et d’écoute. Alors naîtront des sentiments trop doux…

UNE ÉMOTION JUDICIEUSE-MENT DISTILLÉE
Philippe Faucon («Fatima»), a été critiqué. On lui a reproché des longueurs et certains trouvent l’histoire convenue alors que le réalisateur veut montrer comment certaines relations s’avèrent impossibles dans notre monde décalé. L’esthétique des regards et des ellipses évite à cette épure la facilité et le poncif, les angles de vue adoptent un montage limpide. Avec une émotion judicieusement distillée, le récit se place ainsi à hauteur d’homme, au-delà du thème de la migration. Amin et Gabrielle, pris au piège d’une situation insoluble, vont lutter, garder le cap, sans trahir ni céder.
Comme le conseille un critique du Monde: «Voyez ce film. Une sorte de moment épidermique, une histoire simple et pourtant complexe en ses ressorts intimes».  
L.H.A 26.02.2019