→ CINÉMA

SHALOM ALLAH

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LA CONVERSION À L'ISLAM EN PORTRAITS

Texte: SSL


Film de David Vogel, CH, 2019, 99'

Un film sur les convertis à l’islam en Suisse du point de vue d’un journaliste juif devenu agnostique.


Sortie en août 2020 sur les écrans suisses allemands.


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Le film a été projeté en présence du réalisateur à Zurich le 13 août 2020. Quelques impressions:

En tant que journaliste, David Vogel avait à cœur d’avoir un regard objectif sur le sujet, mais après le premier montage, il trouvait qu'il manquait quelque chose. C'est en introduisant des éléments de sa relation personnelle à la religion que le film est devenu plus abouti.

Au Kosmos le 13 août, le réalisateur a expliqué pourquoi il a fait ce film et en quoi cela le touche.
En amont, le réalisateur a rencontré de nombreuses personnes. Puis, il a suivi et filmé pendant une longue période celles qui ont finalement accepté, à savoir un jeune homme lausannois, une étudiante en informatique à Zurich et une famille bernoise d’origine italienne.
Les gens ont hésité, car ils ne faisaient pas confiance à la façon dont on allait les représenter, ils craignaient que l’on parle d’eux de façon caricaturale. On les voit dans leur quotidien, avec leur entourage, et comment ils sont perçus. Ils insistent sur le fait que l’on ne les voit plus que comme musulmans.
Pour les personnes appartenant à des minorités, c’est souvent ainsi. Pourtant les musulmans de naissance, de culture, de tradition, de foi, de pratique sont très divers.

Dans le  journal «Le Temps», Mélanie Pétrémont et Safi Martin Ye ont été interviewées à propos du racisme en Suisse. M. Pétrémont dit: «des personnes noires afro-descendantes ont été interpellées, dans les débats avec des invitations - il faut un noir, es-tu disponible? - sans que notre individualité ou notre spécialisation soit prise en compte. Cette manière de nous aborder donne l’impression que nous sommes interchangeables».

Moi aussi, j’avais des préjugés envers les convertis à l’islam. Je trouvais qu’ils montraient une mauvaise image de la religion, loin de celle que je connais de mes grand-parents. Le réalisateur dit que lorsque l’on se convertit au début, on veut s’appliquer à bien faire, en arabe d’ailleurs, on utilise pour cela le verbe jihad. Et que ce soit au bouddhisme, à un sport, au véganisme, à l’athéisme. On en devient intégriste.

David Vogel montre que les conversions arrivent à un moment où on a besoin d’un changement dans notre vie. C’est à rapprocher du fait que la «conversion» des personnes de culture musulmane vers l’intégrisme sectaire se fait souvent à l’adolescence, ou post-adolescence, à un moment de quête de soi.

Une des dernière phrases du film: «je ne crois plus en dieu mais il me manque». Son propos? Rien n’est blanc ou noir, il faut voir le gris. En effet, il y a tellement de nuances de gris.

Pour plus d’infos:
https://www.dschointventschr.ch/fr/inproduction/documentaries/shalom-allah 

A écouter (à partir de la minute 13:10) l’interview en allemand de David Vogel dans l’émission «Kino im Kopf» :
https://www.srf.ch/sendungen/film/days-of-the-bagnold-summer-heroic-losers-shalom-allah 

SSL 24/08/2020