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LE NOUVEAU CD DE PASCAL RINALDI

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 AVEC:
1.Une femme en miettes
2.L'infamie faite aux femmes
3.Des ailes pour voler
4.Lilith
5.Mimi Goulue
6.Mona Lisa
7.Descendre
8.Ne touche pas à l'amour
9.Poupées
10.Pute ou Madone
11.Je ne suis pas de ceux
12.Pour écrire un seul vers

 


PORTRAITS DE FEMMES EN MIETTES

Texte: Sandrine Charlot Zinsli


LE CD est sorti au cours de l'été 2020.

Le site : www.pascalrinaldi.ch/

L'album est sur toutes les plateformes, mais aussi à commander directement sur le site du musicien!


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Sur la couverture, le chanteur valaisan a la tête dans les nuages. Son dernier album traite en poète des infamies faites aux femmes et de toutes les menaces qui pèsent sur leurs libertés.

Traversé par LE SOUFFLE DE RAINER MARIA RILKE, l'album se clôt d'ailleurs sur l'un de ses textes, magnifiquement dit par la voix grave et posée du chanteur. Selon le poète autrichien, les vers naissent des rencontres inattendues, des expériences oubliées mais ancrées dans la chair. Chacune des chansons de Rinaldi raconte le destin de femmes meurtries et, en creux, les ratages amoureux. La nostalgie règne avec beauté et les blessures ne semblent jamais pouvoir cicatriser.

LA GALERIE DE PORTRAITS est riche. «Mona Lisa» observe l'intime misère de l'humanité et ses larmes s'écoulent à l'intérieur depuis des siècles. «Lilith» bien sûr n'est plus au paradis, la cage était trop étroite et bien trop ennuyante pour la sulfureuse éprise de liberté. «Mimi Goulue» n'a plus faim, elle a été mise hors service.

L'une des chansons les plus réussies est la seconde de l'album, celle qui dénonce les bassesses, les croyances imbéciles, les mâles indifférences. Entonnée sur fond de manifeste féministe chilien («El violador, es tu! Le violeur, c'est toi!»), elle s'ancre dans le réel et la géopolitique de l'asservissement des femmes. La plus grande infamie faite aux femmes est de ne pas entendre leurs cris. Son titre tout en allitérations s'en fait l'écho.

OMBRES DE LA MORT, SOMBRE COMME L'ÉPOQUE
Les chansons ont été composées et rassemblées lors du semi-confinement du printemps dernier, la mort rôde. Dans «Descendre», il est même clairement question des corps qui partent en cendres pour rejoindre les étoiles ou le végétal. Heureusement, la musique est là pour redonner de la vie et insuffler un élan salvateur.

Les arrangements sont également signés Rinaldi: la trompette souligne ou efface avec vivacité les idées reçues, les chœurs féminins accompagnent les défunts, le piano entretient les amours inconsolables. Incapable de rallumer les lucioles, il peut en revanche ranimer le souvenir des rêves enfouis...

(SCZ_ZH_ 18/12/2020)

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«Pour écrire un seul vers, il faut avoir vu beaucoup de villes, d'hommes et de choses, il faut connaître les animaux, il faut sentir comment volent les oiseaux et savoir quel mouvement font les petites fleursen s'ouvrant le matin...»
Rainer Maria Rilke, dit par Pascal Rinaldi dans le dernier morceau de l'album...