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LE COEUR SYNTHÉTIQUE

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Rappel: les librairies sont ouvertes-fermées... Il est possible de commander et de venir chercher ou de se faire livrer. Par exemple ici!


LE DIFFICILE MARCHÉ DE LA DRAGUE, PASSÉ UN CERTAIN ÂGE

Texte: Laurence Hainault Aggeler


Chloé Delaume est passée à «La Grande librairie» et son humour froid a crevé l’écran.

On retrouve le même ton dans son dernier roman, «Le cœur synthétique», prix Médicis 2020.

Le 22 février à 19h30, notre rencontre en ligne sur LES LIVRES QU'ON M aura pour thème: l'HUMOUR.


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UN SENS DU BURLESQUE
Adélaïde, 46 ans, est plongée dans la solitude après une rupture. Tout est terrible dans le constat qu'elle dresse de la date de péremption, tout est cruel lorsqu’elle réalise son échec sur le marché de la drague. Et pourtant tout est raconté avec un sens du burlesque comme dans une vraie comédie de mœurs.                  
LE REGARD ABSENT DES HOMMES
Avec une écriture sobre et juste, de bonnes formules et un sens aigu de la pudeur, Chloé Delaume brosse le portrait d’un archétype contemporain: la quadra célibataire en mal d’amour. Elle décrit ses effrois, ses espoirs trahis, sa résignation acide.  Au début, Adélaïde souffre «d’épousite aiguë». Elle part donc à l’attaque, sort en boîte, bien déterminée à ne pas revenir bredouille. Mais elle y découvre sa transparence, le regard absent des hommes malgré ses œillades. Elle s'enfuit «remplie d’une honte épaisse». Quand vient Noël, la pire des périodes pour les esseulées, Adélaïde s’achète un chat. Son nom est évocateur: «Perdition».

L’ÉDITION PARISIENNE PASSÉE AU VITRIOL
Son travail d’attachée de presse la passionne, mais les batailles sont rudes, les intrigues pullulent. Chloé Delaume attaque au vitriol le milieu de l'édition parisienne où la qualité de la littérature passe souvent après le marketing. Bref, les bouquins comme les femmes sont des produits de consommation.  

ÉLOGE DE LA SORORITÉ
Le soutien viendra de son groupe de fidèles amies. Cultivée ou diplômée, mère ou nullipare, hétéro ou pas, célibataire ou en couple, toutes supportent l’existence et s’en tirent correctement. Grâce aux réseaux sociaux, à l’écriture, à la famille, au choix de la marginalisation assumée. Leur lien est solide, régulier. Un week-end à cinq sauve Adélaïde bientôt prête à plonger lorsque sonne le glas de ses rêves de jeune fille. «Sans cette sororité son ego tomberait en miettes».
Toutefois malgré leurs efforts conjugués, les hommes continuent de se détourner et les rencontres masculines restent désopilantes de tristesse.

UN JOUR L'ESPOIR VA SURGIR.
Adélaïde se trouve enfin un copain. Casée? La voie se révèle une fois de plus sans issue et quand «l’automne dévore le crépuscule» deux avenirs se profilent: accepter son état ou  découvrir celui qui l’accompagnera  jusqu’au bout. À suivre… La fin magistrale remet du baume au cœur mais sans savoir pourquoi notre gorge est serrée.

L.H.A 26/01/2021