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JARDIN TEXTILE

Jardin textile bandeauBalade au pays du sisal, de la laine, du crin, du chanvre, du coton...jonone1 280Hanna Jung, Two spaces: the space for nude feet and the space for a stone, 1973-74, Fondation Toms Pauli Lausanne, photo: Fibbi-Aeppli
Jardin textile MAchiko AganoMachiko Agano, untitled, 2007, Fondation Toms Pauli Lausanne, photo: Machiko Agano
Jardin textile Lenore Tawney
Lenore Tawney, Cloud, 1982, Fondation Toms Pauli Lausanne, photo: Alain Chudeau

JArdin textile MAgdalena AbakanowiczMagdalena Abakanowicz, Embryologie, 1978-1981, Fondation Toms Pauli Lausanne, photo: Arnaud Conne


LA RICHESSE DE L'ART TEXTILE CONTEMPORAIN

Texte:  Laurence Hainault Aggeler


L'exposition Jardins textiles est présentée au Museum für Gestaltung à Zurich jusqu'au 30 octobre 2022

En savoir plus: https://museum-gestaltung.ch/fr/ausstellung/textiler-garten/

Jeudi 27 octobre de 18h à 19h: visite en compagnie de Giselle Eberhard Cotton, directrice de la Fondation Toms Pauli Lausanne et de Christian Brändle, commissaire et scénographe de l’exposition.
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Dès les années 60, le «Fiber Art» américain a vu se succéder maintes productions et l’art textile a pris ses marques tant en richesse qu’en variété. Après les biennales internationales de la tapisserie qui ont eu lieu en 1962 à Lausanne, la ville s’est fait une réputation comme capitale mondiale de ce nouveau genre artistique. Pour l’exposition actuelle, le Museum für Gestaltung de Zurich a choisi de regrouper quelques œuvres majeures du «Fiber Art» empruntées à sa collection et à celle de la fondation Toms Pauli Lausanne.

UNE MAGIE OPÉRE
La lourde porte de verre vient de se refermer et la quiétude s’installe. On ne sait plus si le lieu laisse entrer la lumière ou retient les ombres. Au centre du plafond, des morceaux de brouillard textile s’enchevêtrent en triangles filamenteux. Le regard se pose sur l’œuvre de Machiko Agano et s’y perd longtemps. Une magie opère. Après avoir admiré cette évocation d’un phénomène météorologique, le visiteur pourra se lancer dans le «jardin».

PLACE AU DESIGN ESTHÉTIQUE ET CONCEPTUEL
Chaque œuvre y reprend la tradition artisanale pour repenser les matières et les techniques. Les créateurs du monde entier délaissent les conventions séculaires de la tapisserie figurative. Place au design esthétique et conceptuel qui aborde les problématiques culturelles. «La chaîne, la trame, l’épaisseur du fils deviennent des éléments constitutifs du message artistique» nous explique le catalogue et «les couleurs naturelles dominent grâce à l’utilisation de fibres de sisal, de laine et de chanvre». D’où cette odeur de paille qui plane et nous rassure.

DES PIERRES, DE L'EAU ET DE L'ESPACE
L’exposition se décline en cinq thématiques illustrées par 63 œuvres. Tout commence par l’évocation des pierres et de l’eau avec pour exemples cette source d’Heidi Bucher («Die Quelle» 1987) ou le nuage de Léonore Tawney («Cloud» 1982) à proximité d’un espace de tissu blanc posé par Satoru Shoji («Space with white Cloth», 1979). Le tout en légèreté insaisissable.

LES COULEURS POUR RÊVER
Viendront ensuite maintes représentations de la croissance avec notamment quelques vitrines multicolores d’objets en tricot de fibre et de verreries, une multitude de champignons brillants composés par Verena Sieber-Fuchs («Pilze» 2014-2022). Nous nous reprenons à rêver. Et entre autres la floraison des bourgeons bleutés («Blaue Knospen» 1982) de Johanna Morel von Schulthess  réitère l’impression onirique. Nous voguons.

FUGACITÉ
Le visiteur peut continuer à traverser les champs, se promener d’une œuvre à l’autre jusqu’au point où Carol Shaw-Sutton lui parlera de destin mêlé («Mingled Destiny», 1991-1992). Enfin «Son», créé en 1970 par Maria Teresa Chojnacka, illustre le thème ultime de l’exposition: la fugacité. Car il faut bien l’admettre, dans un jardin même textile, le temps passe et rien ne perdure.

LHA - 9 septembre 2022