Bien sûr, on peut détourner le regard. Et ne pas vouloir regarder en face un malade du sida en phase terminale, les vêtements d'un soldat mort à la guerre, le corps nu d'une jeune femme anorexique, un condamné à mort, la destruction de la planète, le sexe dans toute sa beauté, le genre humain dans toute sa diversité.
Le photographe Oliviero Toscani nous pousse au contraire à regarder. Et donc à réfléchir. Il met en branle un débat intérieur mais aussi une discussion publique. Pour lui, la photographie est un combat. Et un jeu. Il provoque la controverse, il n'a pas peur de s'attirer l'ire des un·es et des autres.
Insolence. Subversion. Provocation. Humour. Critique sociopolitique.
Tout ce qui nous dérange nous fait avancer.
Ne pas caresser dans le sens du poil mais au contraire hérisser.
Italien, il a fait ses études à Zurich, à la Kunstgewerbeschule (aujourd'hui la ZHDK). C'est là qu'il a développé une pratique hors norme, une photographie sociale et politique.
L'exposition est à voir au Museum für Gestaltung jusqu'au 5 janvier 2025.
Photos: Pascal Sigrist
Texte: Sandrine Charlot Zinsli