→ LIVRES /IDÉES
EXPLOSION DE MOTS
Hannes Schupbach et Stephen Watts
DU 9 AU 20 JUIN 2021
• MUSEUM STRAUHOF
Augustinergasse 9
CH-8001 Zürich
T +41 44 221 93 51
www.strauhof.ch
Vernissage:
mercredi 9 juin dans l'après-midi
En savoir plus: https://strauhof.ch/ausstellungen/explosion/
Vue de l'exposition_ Photo HS
En savoir plus sur le projet de Stephen Watts: https://www.wordswithoutborders.org/contributor/stephen-watts
Stephen Watts: poème dessiné, vers 2003
Bibliothèque du haut, «I'll slowly walk down the slight curve». Brick Lane Mela Poem - Photo: Hannes Schupbach
C'est un projet un peu fou. D'un côté un artiste-réalisateur suisse, de Winterthur, Hannes Schupbach. De l'autre, un poète, traducteur, activiste des langues, vivant à Londres, Stephen Watts.
Le premier organise une exposition autour du travail incroyable et infini du second auquel il voue une grande admiration. Stephen Watts n'est-il pas celui qui s'efforce de créer une bibliographie de la poésie mondiale traduite en anglais? Son idée? Sortir les poètes de l'anonymat. Faire connaître leur existence et leur travail. Contribuer à la pluralité des regards poétiques.
La grande pièce du musée donne une bonne idée du travail sans fin de Watts. Les titres des recueils de poésie recouvrent les murs. Hannes Schupbach y ajoute l'univers de Watts en 24 photos grand format. Ceux-ci sont exposés sur cet océan de références qui inonde les murs. Où et comment naissent les projets, les textes, la création?
Des livres en devenir sont exposés dans une vitrine dès l'entrée. Car l'objectif est bien là. Recenser, rassembler, documenter la poésie. «Séquences», une installation de l'artiste occupe la deuxième salle du rez-de chaussée. Des assiettes vides recouvertes de pictogrammes. Où nous mène ce repas imaginaire? Qui a été convié? Les convives viendront-ils à l'heure? Quelles langues parlent-ils? La langue des pictogrammes?
Au premier, des poèmes dessinés de Watts sont exposés dans un Cabinet. Ils explosent sous notre regard comme autant de petits feux.
Enfin une grande salle invite à la lecture... ou à la rêverie: Où naît la poésie? Mais aussi les idées de projets surhumains. Comment un seul homme peut-il se mettre en tête de recenser la poésie du monde?
Hannes Schupbach a également traduit certains textes, un essai a été écrit par Jo Catling. L'exposition partira ensuite vers d'autres horizons et d'autres murs. Elle sera ainsi à Londres entre janvier et avril 2022.
Le Filmpodium projette le nouveau film d'Hannes Schupbach: ESSAIS vendredi 18 juin à 18h. https://www.filmpodium.ch/film/170343/essais
QUELQUES IMPRESSIONS
Le film muet et sans musique se concentre sur l'image des corps en mouvement. Une danseuse est au centre du court-métrage, «la femme et la danseuse que le réalisateur aimerait être s'il était une femme et s'il était une danseuse». Ou que nous aimerions tous être. Son corps révèle l'infini du mouvement dans toute sa beauté. Il illustre la légéreté et la solidité en même temps. C'est autour de ce corps-là que gravitent d'autres corps conversant, jouant d'un instrument imaginaire ou pas, cherchant le repos...
Après chaque brève séquence, nous sommes plongés dans le noir, comme entre deux diapositives.
Les couleurs sont alors encore plus puissantes, lorsqu'elles reparaissent à l'écran: le rouge et le bleu et le blanc de la danseuse, comme une composition de Malewitch. Étrangement, c'est une expérience sensorielle intérieure que nous propose le réalisateur Hannes Schupbach! En nous faisant regarder toutes ces personnes dont on ne sait rien d'autre que ce que les images nous montrent, c'est en nous-même que nous nous enfonçons avec une sorte de douceur bienveillante et de serénnité. Accalmie....
SCZ_ 19/06/2021
Publié en juin 2021
