→ MUSIQUECLASSIQUE

!ÏNOUÏ!

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Hans Memling (1430-1494), Scènes de la Passion du Christ, huile sur bois

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Manuscript autographe de la Passion selon St Jean de Bach, 1738

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Johann Friedrich Overbeck (1789-1869), Via Crucis, Station VII, aquarelle qui a inspiré Liszt

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MENU DE PÂQUES POUR LES OREILLES 3/5

Texte: Nathalie Musardo Sigirst


Ami lecteur, amie lectrice, ouvre grand tes oreilles. Installe-toi confortablement, détends-toi, ferme les yeux... Enfin peut-être un seul si tu veux poursuivre ta lecture. Pour !ÏNOUIÏ!, notre chronique sporadique de musique classique/jazz, mais pas que, Aux arts etc. te prend par la main et te propose de découvrir des contrées inexplorées. Ça ne fera pas mal et ce sera rien moins que passionnant, émouvant, enrichissant. 

Au fil de l'actualité ou au hasard du coup de cœur totalement subjectif, nous présentons à tes oreilles avides des enregistrements d'œuvres époustouflantes réalisés par des artistes admirables, des révélations formidables, des interprétations inégalables. 

Nous te recommandons vivement de cliquer sur les liens (marqués ainsi >>) en lisant ces lignes, ce sera beaucoup plus parlant. 

En ces temps perturbés et confinés, à défaut de pouvoir courir chez ton disquaire préféré, shoppe en ligne, télécharge ou streame. Équipe-toi d'un bon fauteuil et de haut-parleurs ou d'un casque dignes de tes écoutilles et de ces lieux enchantés où nous t'emmenons.


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C'est un Carême, un temps de pénitence en temps de pandémie, dont on se souviendra. Alors que la musique sacrée de la Semaine Sainte est foisonnante, l'ascèse sociale et culturelle que nous vivons en ce printemps la réduit, comme toute la création artistique, au silence des églises et salles de concerts vides et verrouillées. Pour accompagner ces jours particuliers, voici une playlist pascale, un agenda musical virtuel dont les cinq rendez-vous se déroulent dans ton salon. 

VENDREDI SAINT, QUAND 
«O HAUPT VOLL BLUT UND WUNDEN» DEVIENT «BECAUSE ALL MEN ARE BROTHERS»

Des milliers de pages ont été écrites sur les Passions de J.S. Bach. Je ne peux que t'inciter à consacrer une ou deux soirées à écouter les deux qui nous sont parvenues intégralement, entre arias déchirantes pour solistes, fugues vertigineuses pour chœur et chorals plus épurés. Garde le livret en main pour suivre la dramaturgie, l'Évangéliste fera le reste.

Arrêtons-nous un instant sur un choral en particulier. À l'origine, une chanson d'amour composée par Hans Leo Hassler >>, sur laquelle il a ensuite adapté l'hymne médiéval traduit en allemand «O Haupt voll Blut und Wunden»Bach, dans sa Passion selon St. Matthieu >> utilise cinq fois ce choral, Mendelssohn en a fait une cantate >>Liszt le cite dans son Via Crucis >>. Plus surprenant, des artistes de folk, pop et jazz s'en sont aussi emparés, tels Peter, Paul & Mary avec Dave Brubeck >>Paul Simon >>Dieter Falk >> ou encore John K. Samson >>. Quelle version préfères-tu?

Quant à moi, voici quelques extraits des Passions qui me donnent la chair de poule:

St. Matthieu:
- récitatif de l'Évangéliste «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?
» >>
Erbarme dich >>
Mache dich, mein Herze, rein >>
Ch
œur final >>, 2:39:10

St. Jean:
Von den Stricken meiner Sünden >> par le pionnier Nikolaus Harnoncourt, avec le jeune Christian Immler (aujourd'hui magnifique baryton, mais à l'époque encore alto)
Ach, mein Sinn >>
Zerfliesse, mein Herze >>

À demain samedi pour parler du Stabat mater. C'est le vendredi que se tenait Marie, douloureuse, près de la croix. Mais notre rendez-vous musical de ce jour était déjà bien rempli.